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Les labyrinthes de la vie
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23 novembre 2019

Le sens de la vie (6)

Boulevard Bineau, face à la clinique Henri Hartman, il pénétra dans un second café pour consulter l'annuaire professionnel de Neuilly. Les restaurants étaient innombrables, il nota les numéros de téléphone du "concerto", de "l'opéra-bouffe", du "allegro", de "l'orchestre", du "fantaisie", du "point-d'orgue", de "l'ariette", de "l'épitrite", du "quatuor", du "crescendo", du "lyrique", du "plain-chant", du "fredon", du "bardit", du "guignol's band", et du "chorège" mais aucun d'entre eux ne lui parlait vraiment.

Quand, de sa voiture, il raccrocha après avoir vainement appelé le dernier numéro de la liste, sa radio diffusait le piano des « aperçus désagréables » d'Éric Satie. Il était treize heures trente, un faible rayon de soleil perçait les vitres fumées de sa voiture. Dans une demi-heure le standard de son bureau fonctionnerait à nouveau, il téléphonerait à la secrétaire pour lui demander de l'excuser auprès de son amphitryon et de l'inviter pour un autre repas.

Ayant, à quinze heures, un rendez-vous du côté de la porte d'Orléans, il pensa qu'il avait le temps d'y aller calmement. Comme il mettait son moteur en route, le pianiste attaquait « chapitres tournés en tous sens » et, plus précisément, le deuxième d'entre eux, « le porteur de pierre », variations sur l'air populaire « nous n'irons plus au bois... »

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